Le château de VRY
- Détruit par les Messins pendant la guerre des Amis ( 1232-1234 ), le château fort de Vry fut peu après reconstruit par la famille seigneuriale du même nom, qui le conservera en partie jusqu’au début du XVe siècle. A partir de cette époque, il appartient à la ville de Metz qui y installa un châtelain et une garnison permanente, solidement équipée. Le château, véritable forteresse, joua un rôle important lors des guerres locales des XIV-XVe siècle, dans la défense du Haut Chemin entre Metz et Bouzonville et les chroniques messines abondent en détails sur les faits militaires qui l’eurent pour cadre.Lors de la guerre de 1444 entre les Messins et le duc de Lorraine, soutenu par les armées du roi de France, le château, malgré une héroïque résistance de la garnison messine, fut pris par les Ecorcheurs Français. Il avait subi au cours du siège un bombardement intensif et fut sans doute considérablement restauré. Une garnison y fut maintenue encore au début du XVIIe siècle, mais après la guerre de Trente ans, il perdit tout intérêt militaire.Edifié sur le plateau du Haut Chemin et situé en bordure sud du village qui l’entoure au nord et à l’est, le château offre cette particularité très rare en Lorraine d’être de plan circulaire. Entouré d’un fossé large de 25 m, encore en eau au début du siècle dernier et franchi au nord par une chaussée qui en constituait l’unique accès, il était formé d’une enceinte circulaire, autour d’une vaste cour d’environ 50 m de diamètre, flanquée d’une tour carrée au sud-ouest et de cinq tours semi-circulaires, trois grosses au nord-ouest, au nord-est et au sud-est, et de deux petites au nord et au sud. La petit tour nord était appelée tour du châtelain, l’étage inférieur de la tour nord-est servait de prison et la tour sud-est de chapelle. Un logis s’appuyait côté cour sur les nord et nord-est, un autre était compris entre les tours nord-ouest et sud-ouest. Construites en petit appareil caractéristique du XIIIe siècle, les courtines et les tours, à base talutée peu développée, étaient munies d’éléments défensifs dont quelques-uns subsistent encore : canonnières carrées à redent à la base de la tour nord-ouest, rectangulaires dans les autres tours : une archère-canonnière est encore visible au troisième niveau de la petite tour nord. Le château, bien qu’en partie ruiné, était encore en assez bon état jusque vers 1900.Depuis la dernière guerre, il s’est considérablement dégradé, notamment à la suite d’un incendie qui a détruit le logis nord est, habité jusqu’en 1950, et de l’installation d’un garage dans l’enceinte du château. Les tours subsistent, mais tronquées ou partiellement enterrées à la suite du comblement du fossé. A la vue de quelques photographies du début du siècle, on ne peut que très vivement regretter que les vestiges, encore importants à l’époque, n’aient été protégés. Eu égard à la rareté d’un tel plan en Lorraine avec lequel seul celui du château de Dombasle-sur-Meurthe (Meurthe-et-Moselle), aujourd’hui détruit, présentait quelques ressemblances.